Les Lamaizière, architectes des Nouvelles Galeries
La famille Lamaizière est une véritable dynastie d’architectes qui eut son heure de gloire à la charnière des XIXème et XXème siècles. D’origine stéphanoise, elle a profondément et durablement marqué le paysage urbain local. Son activité débordante a très largement dépassé le cadre du Forez. Le père, Pierre Lamaizière est né à Saisy (Saône-et-Loire) le 25 mars 1855. Il est le fils de Jean Lamaizière, cultivateur, et de Claudine Royer. Il entre en 1874, comme dessinateur, au bureau d’architecture de la ville de Saint-Étienne. Sa carrière est rapide. En 1880, il ouvre une agence d’architecture, rue Marengo et en 1885, il est nommé architecte en chef de la ville. En 1902, il quitte son poste d'architecte de la ville et ouvre une agence Place Mi-Carême (actuelle place Jean Plotton). Son fils, Marcel Claude Léon Lamaizière, élève de l'école des Beaux-Arts de Paris, rejoint son père en 1905. Dès l’ouverture, les commandes affluent. Le concept architectural de son cabinet, qui offre un projet de travail "tout compris", séduit les clients potentiels. Il décroche ainsi, dès son ouverture, des commandes importantes provenant des grands capitaines d’industrie qui peuplent Saint-Étienne à la fin du XIXème siècle. Le père et le fils travaillent alors main dans la main, les deux hommes se complétant parfaitement. En effet, l’un possède un esprit pratique et organisateur, joint à de réels talents de négociateurs, avec une grande fermeté dans la conduite des chantiers, l’autre est un artiste, doué pour le dessin, auteur de façades remarquables, décorateur d’intérieur raffiné. Bien au-delà de Saint-Etienne, le cabinet connaît une notoriété nationale grâce à sa collaboration avec la famille Démogé-Canlorbe, famille fondatrice du "Grand Bazar" qui deviendra rapidement les "Nouvelles-Galeries". Ainsi entre 1894 et 1930, sont construits, dans toute la France une trentaine de magasins qui portent leur marque. Les Lamaizière ont contribué à une large diffusion du modèle de grand magasin à tourelle d'angle, repris avec des variations à l'infini. L'intérieur s'organise généralement autour d'un grand escalier desservant des galeries éclairées par un ciel vitré. Le nouveau projet municipal de régénération du centre-ville de Saint-Etienne donne à Léon Lamaizière l’occasion de gravir un nouvel échelon de cette réussite exceptionnelle. En 1907, profitant de la nouvelle réglementation sur la voirie des villes, votée en 1905, il fonde la "Société des Immeubles Modernes" dont il est à la fois l’administrateur principal, l’architecte et le maître d’œuvre de ces nouveaux immeubles de rapport sis du 23 au 29 avenue de la Libération. A l’intérieur du paysage stéphanois, ils ont laissé une empreinte considérable. En autres réalisations, outre les « Nouvelles Galeries », on peut citer
- Manufrance (Cours Fauriel) ;
- La Bourse du Travail (Cours Victor Hugo) en 1901-1902 ;
- La Condition des Soies (rue d'Arcole) en 1909-1910 ;
Le cabinet connaît toutefois un tragique destin. Marcel, le fils chéri, meurt le 5 novembre 1924 à l’âge de quarante quatre ans. Son père aura du mal à surmonter sa peine et se remettre au travail. Deux ans plus tard, il cède le cabinet d’architecte à deux de ses plus proches collaborateurs, Pierre Mas et Francisque Martin. Le ressort est définitivement cassé. Il se retire alors à Annecy où il s’éteint le 23 septembre 1941. A Saint –Etienne, une rue du quartier de la Terrasse porte le nom de Léon Lamaizière.
Pour en savoir plus :
Les archives municipales lui ont consacré une belle biographie : Les Lamaizière .
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