Du Polar et de l'Histoire : le blog de Pierre Mazet

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Le Parrain : un fossé entre mythe et réalité.

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Le Parrain a joué un rôle fondamental dans la diffusion du mythe de la « bonne mafia » ainsi que d’autres mythes mafieux. Son succès planétaire en a fait la principale source d’information sur le phénomène mafieux pour une grande partie de l’opinion. L'imposant Don Vito Corleone, avec sa voix rauque, son visage boursouflé, sont à ce jour omniprésents, en Sicile, dans sur toute une série de bibelots  répondant aux attentes des touristes, venus à la recherche du frisson. La lutte acharnée que les Corleone mènent contre les familles mafieuses rivales, qui trahissent les valeurs du sang et de l’honneur au nom de la logique du profit, accrédite l’existence d’une « bonne mafia », qui ne gère que des trafics véniels tels que le jeu, la contrebande ou le proxénétisme. Le refus catégorique opposé par Don Vito, au péril de sa vie, à l'exploitation du narcotrafic par les familles mafieuses nord-américaines, accentue dans la fiction le côté vertueux de cette « bonne mafia » animée de scrupules éthiques et armée d'une conscience morale dont, dans la vie réelle, on n'a jamais vu la trace. Il suffit pour s’en convaincre de regarder la vie de Salvatore[1] Riina, ce fils de paysan pauvre, originaire de Corleone, devenu « Capo dei Capi » (chef de tous les chefs) de Cosa Nostra, la maffia sicilienne. Regarder sa vie c’est plonger dans la guerre civile qui a ravagé Palerme dans les années 70-80, plonger dans les assassinats entre membres des famille rivales, ceux des magistrats et des policiers qui voulaient simplement être honnêtes. On se trouve bien loin du personnage débonnaire imaginé par Mario Puzzo et magistralement incarné par Marlon Brando. 

 

Aux origines de Cosa Nostra[2]

 

La Mafia est née sur le terreau historique bien particulier de la Sicile. Elle est étroitement liée aux réalités politiques et sociales d'une Sicile longtemps soumise à des maitres étrangers tels que les Byzantins, musulmans, Normands, Souabes, Angevins, Aragonais, Espagnols, Bourbons de Naples et enfin, Piémontais une fois réalisée l'unité italienne. C’est un pays toujours soucieux de préserver son autonomie et qui construit, au XIXe siècle, une société parallèle garante de la résistance à l'étranger, fondée sur tout un système de références archaïques et féodales. Celles-ci sont aisément identifiables : hiérarchie immuable, respect presque religieux pour le chef réputé infaillible, justice immédiate et expéditive reposant sur un code non écrit où la parole fait loi, sens du groupe, depuis les « familles » se partageant le contrôle d'une ville jusqu'à la « sicilianité » à défendre coûte que coûte contre les intrusions des pouvoirs extérieurs ou contre toute tentative d'un État centralisé cherchant à imposer son autorité. 

La Mafia se constitue dans les années de l'unité italienne et non, comme le suggèrent certaines mythologies des origines, lors des Vêpres siciliennes ou au cours du XVIIIe siècle avec la secte des Beati Paoli. La banalisation du mot rend compte de l'expansion d'une forme de criminalité qui se structure et se pérennise en établissant un rapport d'échange complexe avec la classe politique. A la manière d'une plante grimpante, la Mafia prospère dans les lézardes de l'État unitaire italien et, plus tard, se consolide en s'adossant à ce même pouvoir. Tantôt elle l'utilise, tantôt elle le conteste jouant de la corde du sicilianisme, un fort particularisme en concurrence parfois avec le sentiment national.

 

La collusion du pouvoir politique avec la Mafia apparaît de manière spectaculaire lors de l'une des premières affaires de terrorisme politico-mafieux que connaît la Sicile. Le 1er février 1893, le marquis Emanuele Notarbartolo, ancien maire de Palerme et directeur de la Banque de Sicile, est assassiné dans le train Palerme-Messine. Le député Palizzolo est inculpé comme commanditaire du crime. Au cours d'une longue procédure judiciaire, conclue en 1904 par un acquittement général pour insuffisance de preuves, Palizzolo parvient à mobiliser contre l'État de nombreux Siciliens rassemblés dans un comité « Pro-Sicilia », fort de 200 000 adhésions.

 

Par la suite, la Mafia continue de bénéficier d'un système politique fondé sur le clientélisme. Opportuniste, elle choisit en général d'appuyer le parti du pouvoir sans s'interdire de changer, suivant les contextes, son fusil d'épaule : fer de lance de la répression du mouvement paysan, moyennant l'assassinat de syndicalistes et leaders socialistes, la Mafia investit, au lendemain de la Grande Guerre, certaines coopératives d'anciens combattants pour bénéficier du partage des terres.

 

Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, les ressources de la Mafia sont étroitement liées au contexte d'une économie agraire. Surreprésentés parmi les professions de gardiennage. Les mafieux pratiquent aussi des activités illégales telles que le vol de bétail et le racket sur les ressources locales. 

 

La cohabitation avec le fascisme

 

A partir de 1924-1925, le régime mussolinien va tenter de nettoyer ce qu'il considère comme un héritage de l'Italie libérale. Le Duce envoie à Palerme le préfet Cesare Mori, un homme d'ordre qui n'est d'ailleurs pas un fasciste, pour faire pièce à la mafia, cet État dans l'État. Bénéficiant de pouvoirs importants, il engage une bataille judiciaire en poursuivant pour la première fois des Siciliens pour délit d'association de malfaiteurs. Il va jusqu'à décréter l'état de siège dans certaines campagnes de Sicile et n'hésite pas à recourir aux moyens policiers les plus répressifs qu'autorise un régime de dictature (arrestations de masse, tortures).

 

Mais, en 1929, Mori, qui n’a pas achevé sa mission et qui commence à faire de l'ombre aux élites fascistes de l'île, lesquelles ont noué des contacts avec certaines franges mafieuses, est remercié par Mussolini qui le nomme au Sénat et proclame, contre toute évidence, le succès de l'offensive anti-mafia. Ébranlée, la Mafia n'avait pas été éradiquée, les responsables de clans guettant un retour de fortune en prison ou dans l'exil, en Tunisie ou aux États-Unis.

 

Un acteur économique incontournable.

 

Alors qu'elle semble avoir perdu de son influence à la faveur de l'instauration du régime républicain, la Mafia établit des liens étroits avec la démocratie chrétienne devenue le premier parti de Sicile. Elle peut ainsi intervenir dans l'administration de la région, dotée désormais d'une large autonomie et le système clientéliste qui faisait sa force est rapidement rétabli. La loi de réforme agraire de 1950, dont l'application est contrôlée par l'administration régionale, permet toutes les spéculations en même temps que l'exercice de pressions sur les petits paysans qui doivent en bénéficier. La maitrise de la création d'emplois publiques, qui relève de l'autorité régionale, favorise également le clientélisme et contribue au développement de l'influence mafieuse. L'obtention des permis de construire, dans le contexte du boom immobilier de l'après-guerre, (Palerme ayant été en grande partie détruite par les bombardements alliés) permet de privilégier les entreprises mafieuses, qui savent en retour se montrer généreuses quand vient le moment des campagnes électorales... L'expansion économique des « Trente Glorieuses » engendre des conditions favorables au développement des activités mafieuses. Racket, spéculation immobilière, contrebande de cigarettes et trafic de drogue deviennent des champs d'activité particulièrement rentables. Les « familles » s'entre-déchirent pour le contrôle de certains secteurs car la « Mafia des jardins » ou « des champs », très présente dans les orangeraies de la Conca d'Oro où elle contrôle le marché foncier ou l'irrigation, se heurte à la « Mafia des villes » ou « des chantiers », spécialisée dans l'immobilier et recyclant l'argent sale dans les chaines de restaurants. 

 

La Guerre des années 70-80.

 

Au XIXe siècle comme de nos jours, les pratiques violentes accompagnent le cursus honorum des hommes de Cosa Nostra qui sont d'abord des soldats. L'histoire de la Mafia est ponctuée par des flambées de violence et de véritables guerres. Le contrôle du marché de la drogue, avec de gigantesques profits à la clef, fut à l'origine d'une guerre de clans particulièrement féroce au cours des années 1980 qui opposa la coalition des « Corléonais », soit les familles dirigées par Luciano Liggio et Salvatore Riina à d'autres familles siciliennes notamment les Bontate, Inzerillo et Badalamenti. La violence inouïe d'un tel conflit (plusieurs centaines de morts en quelques mois) conduisit certains boss, parmi lesquels Tomaso Buscetta, à renoncer à l'omerta pour garder la vie sauve. Les témoignages de « repentis » arrivèrent à point nommé dans le cadre d'une offensive de la magistrature. La puissance financière, tirée du trafic de drogue, procure de nouveau les moyens de neutraliser pour une part l'État italien au sein duquel il devient possible d'acheter de précieuses complicités, ce dont témoignent les soupçons très sérieux qui se sont portés sur un Giulio Andreotti[3], président du Conseil à sept reprises et véritable centre de gravité du système politique transalpin pendant plusieurs décennies. La commission anti-Mafia constituée au Parlement en 1962 n'a ainsi obtenu que de très modestes résultats et bon nombre de fonctionnaires, de policiers et de magistrats honnêtes ont payé́ de leur vie leur volonté́ de lutter sérieusement contre le crime organisé. La série d'assassinats, qui a marqué́ les années 1970 et qui a culminé en 1982 avec les meurtres de Pio La Torre et du général Dalla Chiesa, a cependant contribué à une évolution des esprits, surtout en Sicile où la Mafia ne peut plus bénéficier du consensus tacite qui lui garantissait une impunité à peu près totale. C'est désormais par la terreur qu'elle doit s'imposer, mais les enquêtes de magistrats tels que Giovanni Falcone et Ferdinando Imposimato permettent de lui porter des coups de plus en plus sérieux.

 

Le maxi procès de Palerme. 

 

L’obstination des juges permit l’ouverture d’un gigantesque procès. Jamais auparavant, dans l'histoire de la Mafia, il n'y avait eu autant de mafiosi jugés en même temps. En tout, 474 accusés étaient inculpés, mais 119 d'entre eux ont été jugés par contumace, puisqu'ils étaient fugitifs et toujours en cavale, y compris le chef Toto Riina. Le Maxi-Procès s'est déroulé dans un endroit à proximité de la prison d'Ucciardone, à Palerme. C'était un vaste bâtiment de forme octogonale en béton armé, capable de résister à des attaques de roquettes. À l'intérieur, il y avait des cages construites le long des murs verts, dans lesquelles étaient installés les accusés en grands groupes.

Dans cette structure, il y avait plusieurs centaines de journalistes, des carabinieri portant des mitraillettes et à l'extérieur un système de défense antiaérienne. Après plusieurs années de préparation, le procès a démarré le 10 février 1986.

Le président du tribunal était le juge Alfonso Giordano, assisté par deux autres juges, susceptibles de le remplacer s'il lui arrivait un malheur avant la fin de ce procès prévu pour être très long.

L'État Italien a été obligé pour l'occasion de construire une salle d'audience, de fait, aucun tribunal en Italie ou dans le reste du monde ne permet la comparution simultanée de 475 accusés, de leurs avocats, des témoins, des traducteurs venus des 4 coins du monde poursuivre le procès...

 

"Les mafieux sont enfermés dans leurs cages et là... Entre Tommaso Buscetta alias Don Masino, le témoin clé du Maxi procès, et le bruit fait place à un silence épais qui recouvre la salle, il est accompagné de son escorte, 4 policiers armés qui le protègent y compris dans la salle d'audience, la chaise ou il s'assied est elle même protégée par des vitres blindées..."

 

Il passera devant chacune des cages en dévisageant chacun des prévenus, essuiera dignement les crachats, les insultes et autres qui commencent à fuser dans la salle... Il prend place devant le président du tribunal et confirme un à un ses témoignages montrant du doigt et expliquant les agissements de chacun des accusés... Irréfutable, son témoignage pèsera lourd et mettra en lumière le système Cosa Nostra comme personne n'aurait pu l'imaginer....

Le procès s'est terminé le 16 décembre 1987, presque deux ans après son début. 

Sur les 474 accusés, présents ou absents, 360 ont été condamnés. Un total de 2 665 années de prison ont été prononcées, sans compter les peines à perpétuité prononcées pour 19 chefs ou tueurs de la Mafia. En janvier 1992, les juges Falcone et Borsellino sont parvenus à être chargés des prochaines procédures d'appel du Maxi-Procès. Non seulement ils ont rejeté plusieurs appels, mais ont remis en question plusieurs de ceux qui avaient été auparavant examinés en faveur des mafiosi, parvenant ainsi à annuler l'acquittement de nombre d'entre eux qui étaient sortis de prison comme des fanfarons, mais devaient y revenir, pour certains à perpétuité. Ces nouvelles condamnations furent confirmées par la Cour de cassation italienne. Cela a évidemment mis en colère les chefs de la Mafia, en particulier Salvatore Riina, qui avait espéré, pendant sa cavale, que sa condamnation pour meurtre serait annulée, et qu'il pourrait sortir au grand jour pour jouir de son immense fortune.

Durant l'été 1992, Falcone et Borsellino ont été assassinés lors d'attentats à la bombe spectaculaires. Cela a choqué et consterné l'opinion publique, et une importante répression antimafia a sérieusement affaibli l'organisation criminelle.

 

Toto Riina : le destin d’un fils de paysan. 

 

Salvatore Riina (né le 16 novembre 1930 et mort le 17 novembre 2017), également connu sous le nom de Totò Riina était un des membres les plus influents de la Mafia sicilienne. Il a été surnommé la « Bête », ou parfois « le Petit » à cause de sa petite taille, bien que personne n'ait jamais osé l'appeler par l'un de ses surnoms devant lui. Durant sa carrière dans le crime il a personnellement tué environ quarante personnes et est soupçonné d'avoir commandité les meurtres d'un peu plus de mille. 

 

Riina monte progressivement dans la hiérarchie des Corleone et rejoint la Mafia locale, les Corleonesi, à l'âge de dix-huit ans après avoir commis un meurtre en leur nom. L'année suivante il est arrêté après le meurtre d'un homme pendant une dispute. Il sera ensuite condamné à six ans de prison pour homicide involontaire.

 

Trafic de drogue, enlèvements, racket, Riina avait rapidement fait main basse sur tous les secteurs d'activité traditionnels de la Cosa Nostra. Pour asseoir le pouvoir de son clan, les Corleone, il avait surtout donné le coup d'envoi au début des années 80 d'une guerre sanglante, qui fit plusieurs centaines de morts, contre les vieilles "familles" palermitaines.

Au début des années 1980, le clan des Corléonais s’empare de toutes les activités de la mafia au sein de laquelle il opérait déjà depuis une décennie, au prix d’une guerre ayant fait plus de 200 victimes chez les mafieux. Alors que ses prédécesseurs ont fait en sorte de rester très discrets au point de faire douter les forces de l'ordre de l'existence de la mafia, Riina ordonne le meurtre de juges, de policiers et de procureurs dans le but de terrifier les autorités. Une loi crée le nouveau délit de conspiration mafieuse dans le but de confisquer les avoirs de la mafia, introduit par Pio La Torre, secrétaire du parti communiste italien en Sicile. Le projet de loi reste bloqué au parlement durant deux ans. La Torre est assassiné le 30 avril 1982. Riina ne reculait devant rien pour intimider tout pouvoir institutionnel. Souvent, ses exécuteurs tuaient aussi l'entourage de la victime (femme, enfants, gardes du corps) et même des passants dans la rue lorsque des attentats à la bombe étaient organisés pour éliminer un gêneur. Les assassinats se comptent par milliers au cours des guerres intestines de la mafia au début des années 1980, conférant à Palerme le visage de la guerre. Ce qui n'étonne pas lorsqu'on sait que Riina disposait d'une force militaire.

Un univers où tout n'était que mensonge, corruption, menaces et partout la peur. Qui entrait dans la Cosa Nostra savait que cette famille passerait avant la famille de sang.

Le 15 janvier 1993, grâce aux informations d'un indicateur, les carabiniers arrêtent Totò Riina dans sa voiture en compagnie de son chauffeur, devant sa villa à Palerme. L'indicateur n'est autre que le chauffeur, Balduccio di Maggio, un mafieux ambitieux qui a abandonné femme et enfants pour sa maîtresse. 

Riina prétend n'être qu'un pauvre comptable harcelé, et, dans son costume de piètre qualité, cet homme de 62 ans, beau parleur, a bien l'air de n'être que cela. Questionné sur la société dans laquelle il travaille, il répond qu'il n'en parlera pas pour ne pas salir la réputation de l'entreprise. Placé en détention, Riina reste poli et respectueux envers les officiers de police, et les remerciera plus tard de l'avoir bien traité, bien qu'il soit parvenu à les « prendre pour des imbéciles » en disant non seulement qu'il n'avait jamais entendu parler de la Mafia mais également en insistant sur le fait qu'il n'avait « aucune idée » d'avoir été le fugitif le plus recherché de Sicile des 23 dernières années. En octobre 1993, neuf mois après sa capture, Riina est condamné pour avoir ordonné les meurtres de Vincenzo Puccio et de son frère Pietro. En 1998, Riina est à nouveau accusé de meurtre, celui de Salvo Lima, l'homme politique qui avait été suspecté de traiter avec la mafia et qui fut assassiné en 1992 pour ne pas avoir pu obtenir la libération de mafieux dans le Maxi-Procès du milieu des années 1980. Riina sera détenu jusqu'à sa mort dans une prison de sécurité maximum avec des contacts limités avec le monde extérieur, afin d'éviter qu'il ne dirige son organisation derrière les barreaux, comme certains de ses prédécesseurs. En 1997, plus de 125 millions de dollars de capitaux appartenant à Riina ont été confisqués, probablement juste une fraction de son immense fortune illicite, ainsi que le vaste manoir où il a été arrêté à Palerme. Dans une décision symbolique, ce manoir a été transformé en caserne pour gendarmes. En avril 2006, treize ans après son arrestation, il est jugé pour le meurtre d'un journaliste, Mauro de Mauro, disparu sans laisser de traces en septembre 1970. 

En raison de son attitude réservée et évasive, Riina demeure un personnage énigmatique. Un collaborateur de justice, Antonino Calderone, le décrit comme étant « incroyablement ignorant, mais possédant une intuition et une intelligence difficiles à cerner… très dures à prévoir ». Il déclare que Riina était un beau parleur , un père et un mari dévoué. Riina était à la fois très persuasif et très sentimental. Il suivait les codes simples et brutaux du monde ancien des campagnes siciliennes, où la force est la seule loi et où il n'y a pas de contradiction entre bonté personnelle et extrême férocité. « Sa philosophie est que si quelqu'un a mal au doigt, il vaut mieux couper le bras entier pour être sûr » a déclaré Calderone. Une des anecdotes les plus étranges est celle de Riina récitant, en larmes, un éloge à l'enterrement d'un frère assassiné de Calderone, alors que c'était Riina lui-même qui avait commandité le massacre. Calderone a également indiqué que, lorsque Riina voulut épouser Antonietta, la famille de cette dernière s'y était fermement opposée. Calderone cita Riina en disant : « Je ne veux aucune autre femme que ma Ninetta, et si  sa famille ne me laisse pas l'épouser, je serai obligé d'en tuer certains ». La famille de Ninetta ne montra dès lors plus aucune opposition aux plans matrimoniaux de Riina.

 

On est bien loin du doucereux Don Vito !!!

 

Mais on peut quand même se faire plaisir avec le parrain...

 

https://www.youtube.com/watch?v=QK736KcqdK4

 

 

 

Pour en savoir plus :

 

https://www.memoiresdeguerre.com/article-riina-salvatore-dit-toto-riina-43714943.html

 

https://www.persee.fr/doc/polix_0295-2319_1995_num_8_30_2066

 

Cliquez ici pour télécharger l'article

 

parrain.pdf

 

 



[1] Dit « Toto Riina », c’est comme çà que nous l’appellerons pour la suite.

[2] Cosa nostra (« notre chose, notre affaire, entre nous ») : le nom par lequel les membres de la mafia sicilienne désignent leur organisation. Le terme a été rendu publique par le repenti américain Joe Valachi en 1963.

[3] Un jugement de la Cour de cassation a finalement annulé les accusations et l’a acquitté le 30 octobre 2003. 



16/12/2023
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